- (pour avoir une vue plus complète de la montée en puissance de cette prise de conscience alors que rien ne change, on peut se référer à : https://www.actu-environnement.com/blogs/gabriel-ullmann/121/environnement-dans-ce-monde-tout-change-pourquoi-rien-change-12-452.html, publié le 25 Mars 2021)
Un modèle efficient du métabolisme territorial à imaginer, une gestion des communs à revisiter, les processus métiers de la fabrique de la ville et des territoires à renouveler, un cadre d’expérimentation à bâtir, opérationnel en France, transposable en Europe et adaptable ailleurs, un référentiel commun à créer et à partager, une conception collective des dispositifs sociotechniques gérant les flux de matières et d’énergie à accompagner, à modéliser et à évaluer, tels sont les principaux objectifs de ce projet d’innovation ouverte au long cours. L’ambition est d’introduire une démarche expérimentale dans l’action publique locale, de produire des politiques par essai-erreur, d’apprendre de ces expérimentations et de partager cette connaissance et des outils communs. Il est proposé ici un modèle favorisant l’émergence des conditions nécessaires pour un « Territoire E+C-« , en maillant le territoire de projets territoriaux cohérents, alignés sur les réalités de chaque périmètre géographique considéré et coopérant avec les autres, voisins ou plus distants. Il n’y pas lieu de privilégier un échelon particulier, mais de poser le « territoire » par différence avec le niveau global. Mêlant vision multi niveaux et appropriation par les acteurs locaux, cette démarche délivre un schéma de dispositifs distribués et interconnectés, basés sur la notion européenne des « communautés énergétiques locales » et couvrant, en relations avec les opérateurs des services collectifs, la gestion locale de l’énergie et des matières. Aujourd’hui, peu de territoires ont une vision englobante, actionnent une politique publique adaptée à la complexité des enjeux, se dotent des moyens permettant d’assurer les performances attendues. On peut qualifier le cadre proposé ici de modèle ouvert, librement exploitable sous licence « open source ».
Il s’agit ici de transposer aux territoires l’expérimentation E+C-, lancée en 2016 par les pouvoirs publics français afin de préparer la future réglementation environnementale des bâtiments neufs alignée sur la stratégie nationale « bas carbone », en agissant sur l’un des premiers leviers actionnables : l’administration des sols. Le passage à l’échelle du bâtiment au quartier et au-delà complexifie l’opération, mêlant espace public et espace privé, objets stationnaires et objets mobiles, analyse multi-scalaire des flux entrants et sortants, pluralité des processus et des acteurs, … : un quartier est, plus qu’une somme de bâtiments, un système global qui a un fonctionnement propre, en interaction avec la ville et, au-delà, avec le territoire. Le territoire est un système complexe évolutif qui associe un ensemble d’acteurs d’une part, l’espace géographique que ces acteurs utilisent, aménagent et gèrent d’autre part. Dans le processus de la fabrique de la ville et des territoires, si la phase de conception-réalisation est structurante, il sera ici souligné l’importance des autres étapes du cycle de vie des structures bâties, comme l’exploitation et la fin de vie qui conditionnent en rétroaction les phases initiales. Si un bâtiment peut avoir une fin de vie, un territoire, une ville peut ne pas connaître de « fin » mais des modifications, des changements, plus ou moins importants, plus ou moins rapides. Face à un état de la situation objectivée et contextualisée, les méthodes et outils favorisant la créativité et l’intelligence collective permettent de s’emparer des scenarii prospectifs, des choix multicritères de réduction des impacts environnementaux et d’engager la transformation négociée des activités humaines locales, en coopérant avec les autres territoires. La responsabilité et l’ingéniosité déployée ouvrent alors la voie à l’élaboration d’engagements collectifs de transitions socio-écologiques, de résilience, de régénération des milieux naturels et de leurs écosystèmes, …, et permettent d’obtenir les capacités de mesurer, piloter, tracer, rendre compte, adapter et améliorer l’efficience du métabolisme territorial, d’être en capacité d’éco concevoir les fonctions du territoire et de les rendre robustes aux aléas.
Le monde de la surexploitation mondiale du vivant et du non vivant est fini, une société humaine épanouie et en symbiose avec la Nature commence.
Si cette introduction vous inspire, allez plus loin dans l’élaboration du projet territorial, prenez connaissance des bases scientifique, juridique et opérationnelle, des méthodes et outils du cadre de transformation proposé